Le pari et la stratégie pour affronter l’inconnu de l'aventure humaine
Nous disposons de deux instruments pour affronter l’inattendu : le premier est la conscience du risque comme de la chance. Il s’agit de prendre l’idée du pari de Pascal dans tous les domaines Le deuxième instrument est la stratégie, c’est à dire la capacité de modifier le comportement en fonction, des informations, des connaissances nouvelles que nous apporte le développement de l’action.
Dès qu’un individu entreprend une action, quelle qu’elle soit, celle-ci commence à échapper à ses intentions. Cette action entre dans un univers d’interactions et c’est finalement l’environnement qui s’en saisit dans un sens qui peut devenir contraire à l’intention initiale. Cela nous oblige à contrôler l’action, à essayer de la corriger – s’il est encore temps – et parfois à la torpiller comme les responsables de la NASA qui, si une fusée dévie de sa trajectoire, la font exploser. L’écologie de l’action c’est en somme tenir compte de la complexité qu’elle comporte, avec aléas, hasards, initiatives, décisions, imprévus, et elle nécessite la conscience des dérives et des transformations.
La riposte aux incertitudes de l’action est constituée par le choix réfléchi d’une décision, la conscience du pari, l’élaboration d’une stratégie qui tienne compte des complexités inhérentes à ses propres finalités, qui puisse en cours d’action se modifier en fonction des aléas, informations, changements de contexte et qui puisse envisager l’éventuel torpillage de l’action qui aurait pris un cours nocif.
Aussi peut-on et doit-on lutter contre les incertitudes de l’action ; on peut même les surmonter à court ou moyen terme, mais nul ne saurait prétendre les avoir éliminées à long terme.
La stratégie, comme la connaissance, demeure une navigation dans un océan d’incertitudes à travers des archipels de certitude.