Bibiothèque de l'association Autour de Hannah Arendt (1)

Publié le par Thierry Ternisien d'Ouville

Voyage à travers l’œuvre de Hannah Arendt

Arendt a écrit et publié neuf livres et commencé un dixième interrompu par sa mort.

Le livre Penser avec Hannah Arendt, guide de voyage à travers une œuvre, issu des cours donnés à l’Université du Temps Libre d’Orléans (UTLO), permet de voyager à travers ces livres, donnant une vision globale de l’œuvre qu’ils ont construit, une vision particulière de chacun d’eux et les resituant dans leur contexte d’écriture.

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Livres d’Arendt (traduction française)

Par ordre chronologique d’écriture[1] et non de traduction.

  • Le concept d’amour chez Augustin. Rivages poche. 1999. Tierce 1991(1929).
  • Rahel Varnhagen. La vie d’une juive allemande à l’époque du romantisme. Tierce. 1986 (1958).
  1. Les origines du totalitarisme. Quarto Gallimard. 2002 (1951). Suivi de Eichmann à Jérusalem.
  • Le système totalitaire (Les origines du totalitarisme, troisième partie). Points/Seuil. Éditions du Seuil (1972). Traduction revue en 2002 (Gallimard).
  • Sur l’antisémitisme (Les origines du totalitarisme, première partie). Points/Seuil. Calmann-Lévy (1973). Traduction revue en 2002 (Gallimard).
  • L’impérialisme (Les origines du totalitarisme, deuxième partie). Points/Seuil. Fayard. 1982. Traduction revue en 2002 (Gallimard).
  1. Condition de l’homme moderne. Agora/Pocket. 1983. Calmann-Lévy.1961 (1958).
  • L’Humaine Condition (Condition de l’homme moderne – De la révolution – La crise de la culture –Du mensonge à la violence). Quarto Gallimard. 2012
  1. La crise de la culture. Folio essais. Gallimard. 1972 (1961).
  2. De la révolution. Folio essais. Gallimard. 2012 et 1964 (1963 et 1965).
  3. Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal. Folio histoire. Gallimard 1966, 1991, 1997 et 2002 (1963).
  • Eichmann à Jérusalem. Quarto Gallimard. 2002 (1963). Précédé par Les origines du totalitarisme.
  1. Vies politiques. tel Gallimard. 1974 (1968).
  2. Du mensonge à la violence. Agora/Pocket. Calmann-Lévy. 1972 (1972).
  • La vie de l’esprit. Quadrige/PUF. 1981 (1977 et 1978). (Posthume).
 

[1] Pour être précis : par ordre de première écriture, certains livres, comme Les origines du totalitarisme, ayant été un véritable « work in progress » et ayant donné lieu à plusieurs éditions, d’autres comme Rahel Varnhagen ayant vu leur publication retardée par les évènements de la vie d’Arendt.

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Livres d’Arendt (version originale américaine)

  1. The Origins of Totalitarianism. A Harvest Book. Harcourt, Inc. 1951 – 1967.
  2. The Human Condition. The University of Chicago Press. 1958 – 1998.
  3. Between Past and Future. Penguin Classics. 1961 – 1968 – 2006.
  4. On Revolution. Penguin Books. 1963 – 2006.
  5. Eichmann in Jerusalem. A Report on the Banality of Evil. Penguin Classics.1963 – 2006.
  6. Men in Dark Times. A Harvest Book. HarcourtBrace & Company. 1968. [1]  
  7. Crises of The Republic. A Harvest Book. HarcourtBrace & Company. 1972. [2]
  • The Life of the Mind. A Harvest Book. Harcourt, Inc.1977 et 1978. (Posthume).
 

[1] Version électronique uniquement.

[2] Version électronique uniquement.

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À ces dix livres s’ajoute un nombre considérable d’articles, d’essais, de cours, de textes préparatoires inédits (comme son journal de pensée) et de lettres, toujours en cours de publication puis de traduction à partir du fond Arendt de la Librairie du Congrès.

Recueils de textes d’Arendt (en français)

Difficile de s’y retrouver dans la multitude des recueils de texte d’Arendt publiés en français au fil du temps alors même que son œuvre, ses dix livres, n’a été disponible totalement qu’en 2012 avec la retraduction de On Revolution. Cela a conduit à cette situation paradoxale d’un auteur de plus en plus cité mais finalement relativement peu lu et dont l’œuvre de construction d’une théorie politique prenant en compte les évènements sans précédent rencontrés durant sa vie de passagère du XXe siècle est largement ignorée.

Essai d’inventaire commenté et structuré, mais non exhaustif, puisque limité aux recueils acquis au fil du temps pour accompagner ma lecture et mon étude des livres d’Arendt.    

  • La tradition cachée. Le Juif comme paria. Christian Bourgois éditeur. 1987.

Écrits entre 1932 et 1948 les dix textes que rassemblent ce recueil ont pour thème central le Juif comme paria, figure dont Arendt trace le contour par différence avec la figure du parvenu. Ils sont suivis d’un entretien célèbre avec Günter Gauss diffusé sur la seconde chaine de télévision allemande le 28 octobre 1964 : « Seule la langue maternelle demeure »[1].

  • Penser l’évènement. Éditions Belin. 1989.

Écrits entre 1942 et 1975, les quinze articles se distribuent dans trois domaines : la question allemande, le problème juif, la politique américaine. Ils témoignent d’une pensée qui s’affronte à la pression des circonstances et tente d’y répondre, qui s’offre à la contestation et se porte au danger. Ils donnent corps à la notion capitale chez Arendt d’espace public.

  • Considérations morales. Rivages poche. 1993-1996.

Un texte éponyme  repris, dans une nouvelle traduction et sous son titre, Pensée et considérations morales, dans Responsabilité et jugement. Précédé d’un hommage de Mary McCarthy à son amie disparue publié en 1976 dans le New York Review of Books.

  • La nature du totalitarisme. Éditions Payot & Rivages. 1990 – 2006.

3 essais publiés dans le recueil établi par Jerome Kohn, Essays in Understanding dont 2 ne sont pas repris dans la « traduction » en français de ce volume : La nature du totalitarisme et Religion et politique. En annexe le dactylogramme du « Projet de recherche sur les camps de concentration » daté de 1948, le synopsis « L’impérialisme », vraisemblablement de 1947, de ce qui allait devenir Les origines du totalitarisme, et la table des matières datées du 16 août 1946. Une préface de Michelle –Irène Brudny –de – Launay sur la réception de l’œuvre d’Arendt en France.

  • La philosophie de l’existence et autres essais. Éditions Payot & Rivages. 2000 (1994).

Traduction de 16 des 41 essais publiés par Jerome Kohn sous le titre Essays in Understanding (1930 – 1954),  extraits de dizaines d’essais et de conférences qui n’ont pas été rassemblés sous forme de recueil en Amérique et qu’Arendt n’a jamais cherché à faire publier. La préface, remarquable, de Jerome Kohn fait référence au recueil original américain dont la traduction française n’a retenu que 16 des 41 textes, sans l’indiquer à aucun moment. Ces 16 textes vont de 1930 à 1954.

  • Responsabilité et jugement. Éditions Payot & Rivages. 2005 (2003).

Traduction du recueil établi par Jerome Kohn sous le titre Responsibility and Judgment. 9 textes écrits, à l’exception des réflexions sur Little Rock (1959) après le procès d’Eichmann, de 1964 à 1975.

  • Écrits Juifs. Fayard. 2011 (2007).

Ce recueil rassemble la totalité des écrits consacrés par Arendt aux « affaires juives », des années 1930 aux années 1960.

 

[1] Cet entretien est le premier texte du recueil édité par Jerome Kohn Essays in Understanding(1930 – 1954) et dont La philosophie de l’existence et autres essais est une traduction partielle, ce texte et 24 autres étant omis.

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Recueils de textes d’Arendt (en anglais)

La question des droits et les choix éditoriaux ayant compliqué la publication en français sous forme de recueils des essais, articles et entretiens d’Arendt, j’ai acquis, pour m’y retrouver plus facilement, un recueil de textes édité et  publié en anglais par Jerome Kohn à partir des Hannah Arendt Papers de la Librairie du Congrès des États-Unis.

  • Essays in Understanding, 1930-1954. Schoken Books. 1994 – 2005.
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Traces écrites d’entretiens et de débats

Le texte de l’entretien avec Günter Gauss diffusé sur la seconde chaine de télévision allemande le 28 octobre 1964  est retranscrit dans le recueil Penser l’évènement sous le titre: « Seule la langue maternelle demeure ».  

  • Édifier un monde. Interventions 1971 – 1975. Éditions du Seuil. 2007.

Quatre textes, quatre traces écrites de la pensée d’Arendt exprimée publiquement. Sur la crise de la démocratie occidentale et sur le mensonge en politique lors de deux forums de discussion en 1971 et 1975. Sur le lien entre pensée et action lors d’un débat télévisé en 1972. Enfin le texte de l’entretien télévisé d’Arendt avec Roger Errera d’octobre 1973, diffusé le 6 juillet 1974 par l’ORTF dans la série « Un certain regard ».

  • « Eichmann était d’une bêtise révoltante ». Entretiens et lettres. Fayard. 2013 (2011).

Traduction du recueil édité[1] en allemand Eichmann war von emörender Dummheit. Avec pour documents principaux les traces écrites d’un entretien radiophonique du 9 novembre 1964 et 17 lettres échangées entre Arendt et son intervieweur Joachim Fest de 1964 à fin 1973.

 

[1] Par Ursula Ludtz et Thomas Wildt.

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Travaux préparatoires non publiés par Arendt

  • Juger. Sur la philosophie politique de Kant. Points essais. Éditions du Seuil. 1991 (1982).

Traduction de Lectures on Kant’s Political Philosophy dont les sources sont le Post-Scriptum de la première partie de La Vie de l’esprit et des notes de cours pour des conférences données ou en projet pour 1976.

  • Qu’est-ce que la politique ? Points essais. Éditions du Seuil. 1995 (1993).

Texte établi[1] autour des fragments du manuscrit d’un projet « Introduction à la politique » né d’une rencontre avec l’éditeur allemand Piper. Projet qui n’a pas abouti.

  • Journal de pensée (1950 – 1973). Éditions du Seuil. 2005 (2002).

Journal-atelier, qui a accompagné Arendt depuis 1950 et pendant 23 ans, et dans lequel elle invente sa pensée. Le formidable travail des éditrices allemandes[2] et de la traductrice française mettent à notre disposition un objet littéraire unique avec ces exercices préliminaires à l’accouchement d’une pensée.

  • Qu’est-ce que la politique ? Éditions du Seuil. 2014 (2005).

Traduction du recueil américain intitulé The Promise of Politics[3] dont les deux principales sources sont les travaux exploratoires détaillés de deux livres préparés par Arendt dans les années 1950 puis abandonnés. Le premier devait s’appeler « Les éléments de totalitarisme dans le marxisme », le second « Introduction à la politique ».

 

[1] Par l’éditrice allemande Ursula Ludz. Traduction et préface de Sylvie Courtine – Denamy.

[2] Ursula  Ludz et Ingeborg Nordmann. Traduit de l’allemand et de l’anglais par Sylvie Courtine – Denamy.

[3] Texte établi par Jerome Kohn. 

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Correspondances d’Arendt

  • Hannah Arendt et Karl Jaspers. Correspondance (1926-1969). Éditions Payot. 1995 (1985).

Débutée quand Arendt, à 20 ans, suit le cours de Jaspers, interrompue à cause de l’exil en France puis en Amérique d’Arendt et « l’exil intérieur » de Jaspers, reprise à l’automne 1945 jusqu’à la mort de Jaspers en 1969, cette correspondance, publiée intégralement (433 lettres !), entre deux philosophes est de première importance dans l’histoire de la pensée et l’histoire tout court.

  • Hannah Arendt et Heinrich Blücher. Correspondance (1936-1968). Calmann-Lévy. 1999 (1996).

Depuis leur rencontre en 1936 à Paris, Arendt et Blücher ne cesseront de s’écrire dès qu’ils seront séparés : déplacements d’Arendt à Genève de 1936 à 1938 ; internement de Blücher en 1939 ; « stage d’insertion » d’Arendt dans une famille américaine en 1941 ; vacances d’été d’Arendt dans le New Hampshire avec une amie de 1945 à 1948 ; voyages d’Arendt en Europe en 1949, 1950 et 1952 ; séminaire d’Arendt à Berkeley de février à juin 1955 ; voyage d’Arendt en Europe et en Israël de septembre à décembre 1995 ; voyage d’Arendt en Europe à l’automne 1956 ; participation au Congrès international des critiques des cultures à Munich et conférences de fin avril à fin juillet 1958 ; remise à Jaspers du prix de la Paix des libraires allemands à Francfort en septembre 1958 ; voyage en automne 1959 en Allemagne à l’occasion de la remise du prix Lessing qui lui est décerné par la ville de Hambourg ; cours d’Arendt pendant le premier semestre 1961 à la Northwestern University de Evanston, dans l’Illinois ; séjour en Israël pour assister comme journaliste au procès Eichmann à partir d’avril 1961, interrompu par un voyage en Allemagne, puis repris en juin pour deux jours avant de retrouver Blücher à Zurich ; voyage à Bâle en février 1963 pour célébrer les 80 ans de Jaspers ; dernière visite à Jaspers en septembre 1968 (il meurt le 26 février 1969).

  • Hannah Arendt et Kurt Blumenfeld. Correspondance (1933-1963). Desclée de Brouwer. 1998 (1995).

La correspondance qui nous fait nous immiscer dans la relation entre Arendt et Blumenfeld débute en fait en 1945, seule une lettre d’Arendt datant de 1933. Pour Arendt comme pour Blumenfeld avoir survécu avait signifié fuir l’Allemagne. L’un pour Israël, l’autre pour les États-Unis. Dans ces lettres s’exprime d’abord une amitié toute gratuite, ce bonheur du partage des idées et du quotidien, la distance n’entamant pas une forte affection réciproque. C’est aussi l’occasion de prolonger la réflexion sur l’antisémitisme et le sionisme ouverte par Les origines du totalitarisme. La mort de Blumenfeld en 1963, au beau milieu de l’immense polémique suscitée par Eichmann à Jérusalem, laisse un goût d’énigme quant aux derniers temps de cette amitié. Arendt fut très affectée de n’avoir pu s’expliquer avec Blumenfeld qui n’avait pu lire son livre et n’en avait pris connaissance que par la rumeur. Il s’était montré indigné des positions d’Arendt. La mort et non le dialogue contradictoire des vivants trancha dans le sens d’une rupture définitive.   

  • Hannah Arendt et Martin Heidegger. Lettres et autres documents (1925-1975). Éditions Gallimard. 2001 (1998 et 1999).

119 lettres de Heidegger à Arendt et 33 d’Arendt à Heidegger. Le manuscrit « Ombres » écrit par Arendt en avril 1925 pour Martin Heidegger. Quelques vers de Heidegger écrit en 1950 et 1951 à l’occasion de leurs retrouvailles et des poèmes d’Arendt des années 1923 à 1926. Pour éclairer une relation intellectuelle et intime qui a donné lieu à de nombreux fantasmes.  

  • Hannah Arendt et Mary McCarthy. Correspondance (1949-1975). Les essais Stock. 2009 (1995).

Un modèle d’amitié entre deux femmes exemplaires. Un dialogue profond dans lequel la romancière s’ouvre aux problèmes de la pensée, tandis que la philosophe se montre passionnée de littérature. Elles partagent des enthousiasmes et des angoisses, parlent des amis et des adversaires, se racontent des voyages et des livres, commentent les évènements politiques et se protègent mutuellement dans les controverses, comme celle suscitée par le livre d’Arendt sur le procès d’Eichmann.

  • Hannah Arendt et Gershom Scholem. Correspondance. Éditions du Seuil. 2012 (2010).

Liés d’amitié dès le milieu des années trente, mais fondamentalement opposés par leurs idées, Arendt et Scholem ne cessèrent, plus de vingt ans durant, d’échanger des lettres chargées de passion entre New York et Jérusalem. Entre eux, Walter Benjamin, le très cher ami commun dont la mort en 1940 hante cette correspondance de bout en bout. Cette amitié se termina par une rupture, Scholem ayant eu les mots les plus durs pour la façon dont son amie avait rendu compte du procès Eichmann. 140 lettres de 1939 à 1964. Suivies de la recension par Arendt des Grands courants de la mystique juive de Scholem, et de cinq rapports de la Jewish Cultural Reconstruction rédigés par Arendt lors de son séjour en Allemagne (décembre 1949 à avril 1950).

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