L'évènement COVID-19, quelques réflexions
La pandémie COVID-19 et surtout les réactions chaotiques et disproportionnées qu’elle a entrainées à l’échelle mondiale, et tout particulièrement dans les pays occidentaux considérés comme les plus avancés scientifiquement et technologiquement, ont mis en défaut notre approche segmentée des connaissances, le recours au symbolisme du tout chiffré et du tout calcul, la possibilité d’appréhender par le langage la complexité du réel, la force de notre imagination, et, sur le plan politique, le caractère vraiment démocratique des sociétés dites des droits de l’homme.
C’est un paysage politique, philosophique, et scientifique dévasté qu’observent aujourd‘hui, ceux qui n’ont pas, comme beaucoup, adopté la position de l’autruche, la tête dans le sable. Le prix psychique de la lucidité est, pour ceux qui n’ont pas renoncé, aujourd’hui très élevé, avec la mise à l’écart de la vie sociale et culturelle et, à travers le passe dit sanitaire, une forme d’auto-confinement.
Mais faire face à ce qui pourrait être la mort, de l’individu et de l’espèce, les yeux ouverts[1] n’est-ce pas exprimer ce qui nous reste d’humain ?
N’est-ce pas aussi faire appel à ce que les hommes possèdent de plus précieux, la liberté, raison d’être de la politique et dont le champ d’expérience est l’action ? [2].
N’est-ce pas tenter de dessiner un avenir, aujourd’hui improbable, en tentant de répondre à trois questions ? Comment domestiquer la technoscience pour refaire époque[3] ? Comment reconstruire un monde commun[4] ? Comment retrouver une âme[5] ?
N’est-ce pas tenter de maintenir liés par le nœud borroméen[1] les trois cercles du Réel, du Symbolique et de l’Imaginaire ?
[1] Au sens de Jacques Lacan, Jean-Pierre Lebrun.