13 novembre -13 décembre 2015 : le mois terrible
En un mois la France a montré jusqu’à quelles horreurs et absurdités pouvait conduire un monde centré sur la consommation 24/7.
De l’assassinat au cœur de Paris de 130 personnes au vote pour le Front national le 6 décembre. D’un accord de façade à la COP21 au lâche soulagement du second tour des régionales le 13 décembre.
Tout y est résumé.
Un monde incapable de fournir une raison de vivre, un avenir autre que la poursuite sans fin du cycle travailler pour consommer.
Le retour, dans et grâce à ce vide, des religions sous leur forme la plus archaïque, la plus barbare, fournissant structure d’allégeance et sens à des jeunes prêts à mourir et à tuer pour une « cause ».
La désertion du politique par ceux qui en font profession et, plus grave, par les citoyens. Le retour des boucs émissaires, immigrés pour les uns, électeurs du FN pour les autres.
L’incapacité à faire face aux crises majeures menaçant notre monde, que nos prédécesseurs ont difficilement construit et nous ont transmis pour que nous tentions d’y vivre humainement. Terrible montée des inégalités. Destruction des démocraties et retour d’oligarchies construites sur la seule vision bourgeoise de la vie : accumuler. Attaques sans précédent de l’écosystème faisant de l’activité humaine, pour la première fois, un facteur tellurique.
Les enjeux sont immenses. Quel monde allons-nous transmettre à nos enfants ? Quels enfants allons-nous transmettre au monde ?
Expérimentations, réflexions, œuvres, actions se multiplient de toute part pour y faire face. Deux domaines essentiels à l’existence d’un monde semblent incapables de s’en saisir : la politique (réduite à la prise du pouvoir et la gestion des intérêts privés) et les médias (réduits à la captation de l’attention des consommateurs et à la domestication des citoyens).