17 mars 2020 : Pænser le monde

Publié le par Thierry Ternisien d'Ouville

17 mars 2020 : Pænser le monde

17 mars 2020 : pænser le monde

75 ans, presque jour pour jour, après la fin de la seconde guerre mondiale le monde qui en est issu s’effondre sous l’attaque conjuguée d’un virus et de la bêtise des humains.

Depuis 2010 je mène une recherche autour de l’œuvre de Hannah Arendt pour tenter de penser et de panser ce monde absurde dans lequel nous vivons. Monde entièrement défini aujourd'hui par la conjugaison et la convergence des numérisations économique et technologique.

En 1958, Hannah Arendt, sept ans après une analyse existentielle et historiale des Origines du totalitarisme, publie une analyse de la Condition de l’homme moderne pour « rechercher l'origine de l'aliénation du monde moderne, de sa double retraite fuyant la Terre pour l'univers et le monde pour le Moi, afin d'arriver à comprendre la nature de la  société telle qu'elle avait évolué et se présentait au moment de l'avènement d'une époque nouvelle et encore inconnue ». « Époque » dans laquelle nous vivons aujourd’hui.

C’est aujourd’hui une double analyse qu’il nous faut mener.

Celle du « monde » issu de la globalisation technique et économique et du libéralisme autoritaire qui l’a accompagnée, de ce que nous pourrions appeler, le globalitarisme.

Celle de la condition humaine à l’« époque » numérique, de la condition de l’homme numérique.

Avec pour méthode la double approche, existentielle et historiale, utilisée par Arendt dans ses quatre livres majeurs : Les origines du totalitarisme ; Condition de l’homme moderne ; La crise de la culture ; De la révolution.

En croisant autour et avec la pensée d’Arendt, les œuvres, en construction, de penseurs contemporains, notamment celle de Bernard Stiegler.

Ce livre n’aurait pas vu le jour sans deux apports majeurs.

Celui des membres de l’association Autour de Hannah Arendt, entre passé et futur.

Et, surtout, celui du philosophe Etienne Tassin qui, en trois livres, a étudié puis prolongé la pensée d’Arendt, en démontrant son actualité et en nous fournissant des pistes pour penser et panser, pænser notre monde.

Ce livre est dédié à Etienne Tassin. Sa disparition brutale le 6 janvier 2018 nous a fait perdre un regard unique sur notre monde.

Il nous a, heureusement, laissé, en quatre livres, une pensée permettant de nourrir nos regards d’humains encore en vie et aujourd’hui confrontés à la menace de la disparition du monde humain et de celles et ceux qui l’habitent. 

Découvrons Hannah Arendt et l’intelligence de l’action politique dans son premier livre : Le trésor perdu (1997 puis 2017).

Imaginons une cosmo-politique des conflits avec son deuxième livre : Un monde commun (2003)

Questionnons la politique en compagnie de Hannah Arendt avec son dernier livre, publié après sa mort : Pour quoi agissons-nous ? (novembre 2018)

En ayant toujours en tête Le maléfice de la vie à plusieurs, titre de son troisième livre, paru en 2012 et aujourd'hui malheureusement épuisé. Titre qui résonne fortement en ce 17 mars 2020.

Publié dans Arendt, Pænser le monde

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :