Le philosophe poisson volant nous a quittés
Bernard Stiegler, le penseur de la technique et du temps, est mort hier 75 ans après Hiroshima qui marque le début de la dynamique monstrueuse de la technoscience sur laquelle il alertait dès ses premiers livres.
Cette mort me touche particulièrement tant, comme Arendt, il est devenu un compagnon de pensée. Je ne l'avais rencontré que trois fois. Il dégageait une intelligence et une curiosité sans pareille.
Je suis en train de lire Le cinéma et la question du mal-être, paru en 2000 comme troisième volume de La technique et le temps. Livre d'une actualité saisissante.
Heureusement il nous reste ses rétentions tertiaires : ses livres.
Il semblait se douter que le temps ne lui serait pas laissé de mener à bien son oeuvre, telle qu'il la voyait, terminant souvent ses cours et ponctuant parfois ses livres d'un Inch Allah, un si Dieu veut.
Personnellement et au nom de l'association Autour de Hannah Arendt qui étudie son oeuvre, je présente à sa femme et ses enfants nos condoléances les plus sincères.